Fantômes

Mourir n'a déjà rien de très marrant de base. Mais il y a bien pire que la mort, croyez-moi... Il y a rester parmi les vivants sans en être un, condamné pour l'éternité à vivre et revivre le même instant, celui de votre mort le plus souvent, en boucle, encore et encore...

Depuis THE Problem, les apparitions n'ont fait que se multiplier, un phénomène troublant et terrifiant que l'on a toutefois eu le temps, en un siècle, d'étudier afin de catégoriser les fantômes pour mieux les combattre.


En effet, malgré la grande diversité des formes que peuvent prendre les non-vivants, il y a certaines choses qui demeurent inchangées, certains points communs à toutes ces âmes errantes.

Tout d'abord, bien que cela puisse sembler une évidence, il est important de préciser que les fantômes sont tous morts dans notre monde. De mort plus ou moins naturelle, plus ou moins précoce, mais ils sont bel et bien morts.

Il est pourtant évident, au grand désarroi de certains vivants, que tous les morts ne sont pas des fantômes. Ce qui les distingue des autres défunts a été le sujet de nombreuses controverses avant que l'on ne parvienne à déterminer qu'ils sont coincés dans notre monde en raison de ce que l'on pourrait nommer leur "tâche inachevée" : un regret, un objectif, un espoir aussi parfois. Quelque chose qui les empêche de trouver la paix.
La résolution de cette tâche permet aux fantômes de trouver la paix, certains cessent alors leur apparition et ceux qui ne trouvent pas le repos éternel sont "neutralisés" et ne représentent plus une menace pour les vivants.

Cet ancrage à notre monde, à celui des vivants, est matérialisé par ce que nous nommons dans le jargon quotidien une source. Le plus souvent, il s'agit de leurs ossements, mais il arrive que cela soit un bijou ou tout objet important et de valeur à leurs yeux de leur vivant ou en lien avec leur décès. Dans ce dernier cas, la source est souvent lier à leur ancrage, un indice.

La destruction ou le scellage de cette source permet de renvoyer les esprits errants dans les limbes auxquelles ils appartiennent. Toutefois, ce n'est aujourd'hui plus qu'une méthode utilisée sur les plus dangereux des fantômes. La résolution de leur tâche inachevée se révélant bien plus efficace et ayant été décrétée plus éthique par le DERCOP.

Ensuite, si les fantômes hantent notre quotidien, ils le font de manière répétée, coincés dans une boucle pouvant durer quelques secondes à plusieurs heures (instants précédant leur mort, habitude rituelle de leur ancien quotidien, souvenir important de leur vie passée etc.). Un temps insuffisant leur étant accordé pour résoudre leur tâche inachevée. Toutefois, cette boucle peut être brisée par une interaction avec un vivant ou l'interaction d'un vivant avec leur source (déplacement, contact prolongé, échange verbal, etc.).

Même libéré de sa boucle, s'éloigner de sa source demande beaucoup d'énergie à un fantôme, même aux plus puissants d'entre eux.

La manifestation d'un fantôme est généralement accompagnée de différents éléments permettant de détecter leur approche. En général, cela commence par la froidure, un refroidissement brutal de l'air de plusieurs degrés, suivi d'une sensation générale de malaise et peur, le tout pouvant causer une paralysie spectrale dans le cas des fantômes les plus puissants. Les apparitions peuvent également s'accompagner de miasmes, odeurs et goûts désagréables semblant pourtant attirer les araignées.
Tout contact avec un fantôme, quel que soit son degré de dangerosité, est potentiellement mortel sans une rapide intervention médicale.
Enfin, les fantômes sont sensibles de manière croissante à la lavande, au sel, au fer et à l'argent. Ils détestent également traverser de l'eau vive.


S'ils sont de très loin les plus répandus, les fantômes de type I sont aussi heureusement les plus inoffensifs. Ils se caractérisent par des boucles courtes, des mouvements lents et des interactions très rares avec les humains dont ils se tiennent loin.
On dit souvent que ce sont des fantômes dont la mort a été "douce" ou du moins accidentelle.

Parmi ces fantômes, on trouve notamment les brouillards gris, les brumes bavardes, les cachés, les frappeurs de pierre, les jeunes filles froides, les ombres et les rôdeurs.


Courant, les fantômes de types II ont bien plus de possibilités que les fantômes de type I dont ils se différencient principalement par leur plus grande capacité de mouvement et d’interactions, ce qui les rend plus dangereux. Ils sont d'ailleurs capables d'agir en groupe (appelé alors "horde") afin d'être plus nocifs.

Ce sont avec les fantômes de cette catégorie que Lucy Carlyle est parvenue à entrer en contact afin de les aider à résoudre leur "tâche inachevée" pour qu'ils puissent trouver la paix ou être "neutralisés" (rendus inoffensifs).

Fantasmes Tout fantôme de Type Deux qui conserve une forme légère, fragile et transparente. Un fantasme peut être presque invisible, à l’exception d’un léger contour et de quelques détails flous de son visage. En dépit de son aspect chimérique, il n’est pas moins agressif que le Spectre à l’apparence plus robuste, et d’autant plus dangereux qu’il est difficile à repérer.

Spectres Fantôme de Type Deux le plus fréquent. Un Spectre forme toujours une apparition claire et détaillée, qui peut presque paraître solide dans certains cas. Il s'agit généralement d'un écho visuel précis du défunt au moment où il était encore vivant ou mort depuis peu. Les Spectres sont moins nébuleux que les Fantasmes et moins horribles que les Zombies, mais leurs comportements sont tout aussi variés. La plupart ont une attitude neutre ou inoffensive vis-à-vis des vivants. Souvent, ils reviennent pour dévoiler un secret ou réparer un tort. Néanmoins, certains peuvent se montrer hostiles ou avides de contact avec les humains. Ces fantômes doivent être évités à tout prix.

Spectres noirs Effrayante variété de fantôme de Type Deux qui se manifeste sous la forme d'une nappe d'obscurité mouvante. Parfois, l'apparition qui se trouve au centre de cette obscurité apparaît faiblement. À d'autres moments, le nuage noir est fluide et informe, réduit peut-être à la taille d'un cœur qui bat, ou bien, au contraire, il se développe à toute vitesse pour engloutir une pièce.

Zombies Dangereux fantôme de Type Deux. Les zombies ont la même force et le même comportement que les Spectres, mais sont beaucoup plus horribles à regarder. Leurs apparitions montrent le défunt ou la défunte sous sa forme de cadavre : décharné et ratatiné, parfois en décomposition et grouillant de vers. Les zombies apparaissent aussi sous forme de squelettes. Ils dégagent une puissante paralysie spectrale. Voir aussi Écorché.

Changeurs Fantôme de Type Deux aussi rare que dangereux. Suffisamment puissant pour modifier son apparence au cours d’une manifestation.	Écorchés Type de fantôme aussi rare que déplaisant qui se manifeste sous la forme d’un cadavre ensanglanté sans peau, aux yeux globuleux et aux dents sorties. Très peu apprécié des agents. De nombreux experts les considèrent comme une variété de zombies.
Esprits hurleurs Fantôme de Type Deux redouté qui peut prendre, ou pas, la forme d’une apparition. Les Esprits hurleurs émettent de terrifiants cris psychiques aigus qui suffisent parfois à paralyser de peur celui qui les entend, et donc à provoquer une paralysie spectrale.	Poltergeists Fantôme de Type Deux puissant et destructeur. Les Poltergeists libèrent de redoutables décharges d'énergie capables de soulever et de déplacer de lourds objets. Ils ne forment pas d'apparitions.
Solitaires Fantôme de Type Deux inhabituel que l'on rencontre dans des endroits isolés et dangereux, en extérieur principalement. Visuellement, il a souvent l'aspect d'un enfant maigre, vu de loin, de l'autre côté d'un ravin ou d'un lac. Il ne s'approche jamais des vivants, mais dégage une forme extrême de paralysie spectrale capable de submerger toute personne se trouvant à proximité. Il n'est pas rare que les victimes de Solitaires se jettent du haut d'une falaise ou dans des eaux profondes pour mettre fin à leurs souffrances.

D'une dangerosité aussi légendaire qu'ils peuvent être rares (tant et si bien que certains doutent même de leur existence), les fantômes de type III se caractérisent particulièrement par leur puissance et par leur désir de tuer les vivants.
Marissa Fittes et Lucy Carlyle sont les seules à avoir interagi avec l'un d'eux et à avoir survécu.

On fait aujourd'hui une distinction entre un fantôme éradiqué et un fantôme neutralisé. En effet un fantôme éradiqué ne peut revenir dans notre monde quant au fantôme neutralisé, c'est un fantôme dont la dangerosité a été réduite à zéro, mais qui demeure dans notre monde telle une âme errante pour l'éternité. Il est toutefois libéré de sa boucle.

D'une grande valeur lorsque l'on détient leur source, ils sont la nouvelle proie de choix des chasseurs de prime et sont très recherchés par le gratin de la société qui s'offre ainsi des domestiques, ou plutôt des esclaves. Au sein des agences, en tant que fantômes insensibles aux autres fantômes, ils sont également très utiles.

Cette nouvelle pratique n'est pas vue d'un bon œil par le Dercop, qui surveille de très près les fantômes neutralisés, demandant bien souvent à ces derniers de prouver leur nouvelle "bienveillance".