Doeghan Hale (Feat Rudy Pankow)

Son histoire commence comme beaucoup d'autres un homme et une femme tombent amoureux, se marient et commencent à fonder une famille. Ça c'est vrai pour beaucoup de personnes et même si tous les agents ne peuvent pas se vanter d'avoir encore leur famille au complet ça ne veut pas automatiquement dire que Doeghan fait partie de ceux-ci. Il devait avoir sept ans tout au plus lorsque ses parents sont morts dans des circonstances tragiques. Ce qui a rendu l'événement plus dur à vivre pour le reste de la famille Hale c'était qu'il n'y avait personne à blâmer pour cet événement, un simple accident de la route, violent, mais comme il en arrive tous les jours. Il se souvient encore de sa tante le prenant dans ses bras et remerciant le ciel que lui soit sain et sauf. Après le drame il est parti vivre chez son oncle et sa tante. Si aujourd’hui il est heureux de ne pas avoir été mis dans un orphelinat et traîné de famille d’accueil en famille d’accueil, à l’époque il ne vivait pas les choses de cette façon. Il avait eu une période de mutisme après le décès de ses parents, les phases du deuil étaient une chose qu’il connaissait par cœur et des étapes qu’il avait eu beaucoup de mal à surmonter malgré l’aide et la patience de son oncle et de sa tante. Petit à petit il avait fini par s’ouvrir à eux et était redevenu le jeune garçon souriant et bavard qu’il était avant le drame. Le jour où il avait finalement redit quelque chose il avait bien cru que sa tante allait fondre en larmes tellement elle était heureuse.

C’est comme ça qu’il a retrouvé un semblant de vie normale, cependant sous les apparences tout n’était pas tout rose. La mort de ses parents l’a profondément marquée et il n’a jamais compris pourquoi ses parents étaient morts et que lui était en vie. Les psy dirait qu’il a la culpabilité du survivant, lui se disait juste que c’était injuste qu’il soit toujours dans le monde des vivants et pas eux. En grandissant il a enfilé un masque de joie de vivre et d’incorrigible fêtard alors qu’au fond de lui il se disait qu’il ne méritait pas de faire encore partie de ce monde. Une pensée bien sombre pour quelqu’un ne montrant que le positif, il détestait montrer la partie de lui qui déprimait et pensait à tout ça. Il s’efforçait toujours de faire comme si de rien n'était parce qu’il savait la peine que cela aurait causé à son oncle et sa tante s’ils savaient, il ne voulait pas les revoir triste et surtout pas par sa faute. Alors il gardait le sourire et peut-être qu’à force d’agir de la sorte tout ceci finirait par devenir vrai.

C'est assez vite qu'il a manifesté des aptitudes particulières. Si son oncle et sa tante n'ont pas mis longtemps à comprendre de quoi il s'agissait lui était encore en train de se demander pourquoi il était le seul à voir ou entendre ces choses. Le petit garçon curieux qu'il était avait posé énormément de question. "Tata c'est quoi la grosse tache dans le fond du jardin ? Pourquoi tu la vois pas toi ? Est-ce que je suis bizarre ?" Et il n'avait jamais suffisamment réponses. Une fois qu'il avait saisi la particularité de ces dons il s'était mis à poser des questions plus spécifiques. "Est-ce que papa et maman aussi ont laissé des traces comme ça ?.. Tu crois qu'ils sont aussi des fantômes ?.. Est-ce que si des agents neutralisent une source ça tue le fantôme une deuxième fois ? Tu penses que je pourrais les entendre encore une fois ?" Malheureusement ils ont été vite dépassés par le nombre de questions qu'il posait, surtout qu'ils n'avaient pas toutes réponses. Ils se sentaient dépasser et durent se rendre à l'évidence qu'ils devaient l'envoyer vers ceux qui auraient des réponses, ceux qui pourraient l'aider à pouvoir utiliser ses dons à leur plein potentiel. Ils l'ont donc envoyé dans une école spécialisée. Chaque semaine il allait là-bas, et même si au début c'était difficile car il ne connaissait personne et qu'il avait un peu craint que son oncle et sa tante l'aient envoyé là-bas pour se débarrasser de lui, ou parce qu'ils avaient peur. En réalité c'était une crainte infondée de petit garçon qui avait peur de perdre encore un proche aussi bien physiquement que métaphoriquement. Il avait fini par balayer cette crainte assez vite, il n'avait qu'à voir comment son oncle et sa tante était avec lui au quotidien, et comment ils avaient réagi le jour de sa rentrée, ils agissaient avec lui comme s'il était leur propre enfant.

Il s'était concentré sur ses études qui étaient loin d'être communes, enfin, concentré à la façon Doeghan. C'est-à-dire qu'il rendait la vie infernale aux intellos de service et aux professeurs psychorigides. Il ne donnait jamais l'impression de s'intéresser à ce qui se disait pourtant il savait quand il devait se montrer vraiment sérieux et travailler sans distraction. Même s'il était incorrigible et presque toujours indiscipliné il avait su montrer un certain talent, il était fait pour être agent, il le savait, il le sentait et probablement que les autres aussi sinon on lui aurait sans doute dit de partir et de ne jamais revenir, mais on ne lui avait jamais dit alors après chaque vacance il refaisait des au revoir douloureux à ceux qui jouaient le rôle de parents depuis un bout de temps à présent.

Au début il croyait tout ce qu'on lui disait sur le Problème et les fantômes, ou du moins presque tout. Il avait quand même du mal avec l'idée que les entités étaient mauvaises et dangereuses, pour ceux qui étaient plus que des sortes d'échos du passé. Pour lui c'était impossible que tout soit tout blanc ou tout noir, il n'y avait qu'à voir les humains, tout est fait de nuance. Mais ce n'est pas uniquement cela, il n'avait pas envie de croire que ses parents étaient devenus mauvais et dangereux s'ils en étaient devenus. En réalité il refusait cette option parce que si des agents s'étaient chargés de leur cas ils seraient morts deux fois à ses yeux et cette idée était beaucoup trop douloureuse. Il n'avait pas gardé cette opinion pour lui ce qui avait forgé sa réputation en plus de son comportement général, il disait à qui voulait l'entendre que "même chez les esprits il doit y avoir des trouducs et des cools". Il avait même essayé de flirter avec une entité à la fois pour donner plus de temps à ses coéquipiers que pour leur prouver. Ce n'était pas son idée la plus brillante il avait failli y passer et tous ses coéquipiers s'étaient plains qu'il avait agi alors que tous étaient contre ce plan à la fois dangereux, impulsif et sans aucune garantie. Et encore si ce genre de choses étaient les seules frasques qu'il avait à son actif. Il avait fait des paris, organisé des fêtes avec alcool sinon ce n'est pas drôle, il était sorti avec une ou deux camarades, et s'était pris quelques gifles d'une ou deux autres. Bref pas réellement un élève modèle malgré le fait qu'il n'était pas mauvais dans son domaine malgré son manque de rigueur général. Cependant toutes ces péripéties et ses frasques ne l'avaient ni empêcher de se faire des amis, ni d'arriver à la fin de son cursus.

Il était arrivé au bout et venait le moment où il allait devoir chercher une agence, ce qui n'allait pas être le plus simple. Il avait beau être compétent pas mal d'agences lui fermeraient leurs portes à cause de son tempérament, de son impulsivité ou encore de son don à énerver ses collègues les plus sérieux. Et en plus de ne pas pouvoir se payer le luxe de pouvoir choisir n'importe quelle agence il avait aussi l'exigence de ne pas finir dans "une agence de péteux dans laquelle tout le monde a le droit à un uniforme qu'on dirait des mecs sorti d'un internat strict de bourges coincés." Cela était une preuve de plus qu'il était une vraie tête de mule, il n'avait aucune envie de ressembler à un bon petit soldat qui agirait sans réfléchir, bon agir sans réfléchir cela lui ressemblait assez mais pas parce qu'on lui aurait bêtement donné un ordre. Alors il s'est tourné vers la seule agence qui lui semblait bien et qui ne lui claquerait pas la porte comme à un mal propre, enfin il l'espérait. Au final il avait été pris et il ne pouvait en être plus reconnaissant, si Lockwood & Co l'avait refusé dans leurs rangs il serait retourné à une vie sans grand but dans la vie, il aurait probablement finit par faire l'agent indépendant parce qu'il n'aurait rien eu de mieux à faire. En fait ne rien faire n'était pas une option pour lui, à part l'enfermer dans une cage de pensées pas nécessairement joyeuses ça ne lui aurait rien apporté de bons. C'est donc ainsi que Doeghan le fêtard impulsif s'est retrouvé agent à Lockwood & Co. Disons que la manière dont ils avaient de réagir et de gérer ses comportements étaient beaucoup moins brute de décoffrage, ils n'y allaient de façon frontale que lorsqu'il dépassait réellement les bornes. Autrement ils étaient plus du genre à l'accepter comme ça, ou vouloir l'aider de façon plus douce. Doeghan faisait comme s'il n'avait pas besoin d'être aidé, mais au fond de lui ça lui faisait du bien même s'il ne l'avouerait probablement pas.

Avec tout ça Doeghan a eu l'occasion de faire quelques rencontres qui font partie intégrante de son monde, des personnes qu'il ne pouvait plus imaginer hors de sa vie désormais, même les casse-pieds. Déjà il travaillait avec Anastasiya, elle ne pouvait clairement pas le voir en peinture, ou peut-être qu'il y avait des jours où elle le supportait légèrement plus que d'accoutumée. Comment dire qu'elle était le genre de personne qui l'énervait autant qu'il aimait les énerver. Plus elle le traitait d'irresponsable plus il répondait avec de la provocation en lui montrant que même malgré ça les résultats étaient là, néanmoins c'était une femme qu'il respectait et admirait énormément. Dans le même genre il avait pu rencontrer Jonathan Bridwell, sacré balai où il pense mais là encore quelqu'un avec qui il adorait se disputer, le genre de rivalité qui dans le fond ne sont pas vraiment désagréables. Cependant dans le côté agréable on pouvait noter Elena Fairfield et Joris Klein, la première pour des raisons évidentes, il avait un énorme faible pour elle et était toujours surpris lorsqu'elle ne l'envoyait pas sur les roses, et le second et bien.. Et bien disons que Doeghan trouvait ça assez ironique que l'une des seules personnes qui pouvaient le supporter au point de le qualifier d'ami était tout bonnement un fantôme. Eux est bien d'autres représentaient désormais son monde, ce qui faisait que tout tournait encore, et le bon comme le mauvais faisait partie de l'expérience.